C’est la thyroïde docteur ?
La prise de poids est rarement due à un dysfonctionnement de la glande thyroïde et en général si c’est le cas votre enfant prendra du poids mais grandira beaucoup moins vite qu’il ne devrait.
Il est donc important de faire le point avec un médecin pour comprendre l’origine de la prise de poids et mettre en place une prise en charge adaptée.
Ce n’est pas juste !
En effet, on n’est pas tous égaux face au surpoids. Certaines personnes peuvent manger ce qu’elles veulent et en grande quantité et ne pas prendre de poids tandis que d’autres prennent plus facilement du poids.
Dès la naissance, nous sommes tous différents. Il existe un poids plus ou moins programmé pour lequel on est fait. On parle de pondérostat et ce poids est différent chez chacun d’entre nous. Certaines personnes sont minces et d’autres sont plus rondes.
Notre poids varie selon notre patrimoine génétique (ce que l’on hérite de nos parents) et notre environnement (ce que l’on mange, notre activité au quotidienne, le stress…).
Alors oui, on peut se dire que ce n’est pas juste mais ce n’est pas pour autant une fatalité. Certes, on ne peut pas modifier notre patrimoine génétique, mais il ne tient qu’à nous de modifier notre environnement pour limiter notre prise de poids et être en bonne santé.
Fatalité de l’hérédité
Il est vrai que lorsque nous venons au monde, nous avons tous un patrimoine génétique différent.
Ce patrimoine détermine la couleur de nos yeux, de nos cheveux, notre taille…. mais aussi notre sensibilité à prendre du poids.
Mais attention ce n’est pas parce qu’une personne prends du poids facilement qu’elle sera forcément en surpoids ou qu’une personne en surpoids le restera toute sa vie.
En effet, nous ne sommes pas que le fruit de notre patrimoine génétique, chaque individu est en interaction permanente avec son environnement et c’est de cette manière qu’on se construit.
Par exemple :
Quand je vais au supermarché, je vois plein d’aliments qui me donnent envie, des barres chocolatées, des sodas, des chips… et en plus les emballages sont super sympas. Moi, j’ai le choix de les acheter ou de ne pas les acheter ainsi je suis acteur de ma santé, car si je ne les prends pas, alors je ne les mange pas et je limite ma prise de poids.
Un mercredi après midi, je m’ennuie un peu, je sais que il y a une série que j’aime bien à la télévision. Moi je peux soit faire le choix de :
- regarder la télévision, du coup je ne bouge pas, je ne dépense pas d’énergie et du coup je vais plus facilement prendre du poids,
- ou je peux toquer à la porte du voisin, pour aller faire un foot ou du vélo avec mon copain ou ma copine.
Ainsi l’hérédité n’est pas une fatalité, car ce sont aussi nos choix qui nous façonnent tel que l’on est.
Mon enfant n’aime pas ce qui est servi à la cantine et rentre affamé pour le goûter, que faire ?
La cantine joue également un rôle dans l’apprentissage au goût des aliments. Il est donc important d’inciter votre enfant à goûter à chaque plat. A son retour de l’école, préparez-lui un goûter équilibré afin qu’il ne soit pas tenté de se servir seul et avancez l’heure du repas si votre enfant a encore faim.
Mon enfant est en surpoids ? Doit-il faire un régime amaigrissant ?
Non les enfants ne font pas de régime amaigrissant car cela risque de troubler leur croissance. Un enfant a besoin de chaque famille d’aliment pour bien grandir et en quantité suffisante. Ni trop, ni trop peu.
La prise en charge du surpoids pour l’enfant n’a pas pour objectif la perte de poids mais la stabilisation du poids. Ainsi l’enfant poursuit sa croissance, grandit mais pour un poids égal. Le rapport entre le poids et la taille va donc s’améliorer et le surpoids va diminuer.
Nous recommandons donc d’avoir une alimentation équilibrée, un rythme alimentaire adapté et une activité physique régulière.
Alimentation équilibrée
C’est une alimentation ou l’on mange un peu de tout, selon son appétit et en quantité raisonnable. Chacune des familles d’aliments doit y être représentée : les viandes, les poissons et les œufs ; les fruits et les légumes ; les féculents ; les produits laitiers ; la boisson (eau) ; les matières grasses et les produits sucrés.
C’est aussi une alimentation rythmée, qui respecte les besoins de son corps en mangeant 3 à 4 fois par jour.
Bouger oui, mais le sport ça coûte cher !
Oui il est vrai que le sport peut coûter cher, mais il existe des alternatives.
En effet de nombreuses activités sont proposées sur Paris et sa banlieue, alors faites-en profiter vos enfants.
Le sport doit être un plaisir, mais il a aussi un rôle primordial dans la prise en charge du surpoids.
En dehors du sport en club, il existe plein de façons (ou possibilités) de bouger au quotidien et voici quelques exemples :
- Prendre les escaliers au lieu de prendre l’ascenseur ou l’escalator ;
- Descendre un ou deux arrêt de bus ou métro et finir le trajet à pied ;
- Sortir au parc ;
- Faire de la trottinette, du roller, du vélo…
Toutes les occasions pour bouger son corps sont bonnes à prendre.
Manger équilibré ça coûte trop cher !
Il est vrai que l’alimentation représente une dépense importante, alors voici quelques astuces pour réduire votre budget.
Quelques conseils généraux
- Les grignotages coûtent cher, donc pensez à limiter les aliments qui sont trop tentants dans les placards (biscuits, chips, bonbons, chocolats, boissons sucrées…).
- On est souvent tenté de faire à manger en fonction des goûts de chacun et on se retrouve à cuisiner plusieurs plats pour satisfaire tout le monde, mais ça a un coût, donc pensez à cuisiner un plat unique pour toute la famille.
- Évitez de cuisiner de trop grandes quantités ce qui limitera le surpoids et des dépenses inutiles. Vous pouvez également congeler le surplus dès la fin de la préparation du plat pour éviter de se resservir.
- Dans le cadre d’une alimentation équilibrée, on conseille de manger une portion de viande ou poisson ou œuf, et le plus souvent on en consomme deux. En suivant ces conseils, on répond à nos besoins et on fait des économies.
- Au goûter, valorisez le pain plutôt que les biscuits et viennoiseries et pensez aux gâteaux maison en faisant participer les enfants à la préparation.
Les courses
- Faites les courses le ventre plein pour éviter d’acheter des produits gras et sucrés faciles à grignoter.
- Méfiez-vous des promotions mises en valeur dans les rayons et pensez à comparer les prix au kilo ou les prix au litre.
- Même si cela peut paraître compliqué, essayez de préparer vos menus à l’avance pour la semaine et faites votre liste de courses en fonction.
- Pensez aux produits au naturel (non cuisinés) en conserve et surgelés du type (légumes, viande, poisson).
- Pensez aux produits dits secs (lentilles, pois chiches, pois cassés, pâtes, riz, semoule, boulgour, farine, sucre, polenta, tapioca…)
- N’hésitez pas à acheter les produits de la marque discount pour les aliments bruts non cuisinés (yaourt, lait, crème fraîche, beurre, fromage, produits secs, huiles, farine, sucre…). On les trouve souvent en bas des rayons.
- En revanche, pour les plats cuisinés notamment à base de viande ou de poisson (hachis parmentier, lasagnes, ravioli, brandade de poisson, moussaka…), évitez d’acheter la marque discount ou vérifier la composition sur l’étiquette. En effet, ces produits sont souvent plus gras et plus sucrés et de moins bonne qualité nutritionnelle. De manière générale, limitez les plats cuisinés et préférez les plats maisons.
- Pour les fruits et les légumes : n’hésitez pas à les acheter surgelés ou en conserve. Si vous les préférez frais, ils seront moins chers en choisissant les produits de saison.
Remarque : à la fin du marché vers 13 h 30 – 14 h, les commerçants préfèrent liquider leurs stocks : on appelle ça les invendus. Les produits sont parfois un peu abîmés mais le goût et la qualité sont les mêmes. Discutez-en avec les commerçants. - Pensez aux viandes avec une date limite de consommation proche de la date d’achat puis congelez-les en arrivant à la maison (les magasins souhaitent écouler leurs stocks donc ces produits sont souvent bradés).
- Pensez aux magasins de hard discount ou les prix de vente sont en dessous de la moyenne, tels que Netto®, Lidl®, Leader Price®,Ed®, Aldi®, Le Mutant®, Géant Discount®.
Sans sucres ajoutés
Il s’agit d’une mention qui peut apparaître sur les étiquettes de certains produits alimentaires. Celle-ci veut dire qu’il n’y a pas eu de sucre ajouté dans le produit. Mais attention en aucun cas cela veut dire que ce produit ne contient pas de sucre.
En effet, lorsque que vous achetez un jus de fruits ou la mention sans sucre ajouté apparaît sur l’emballage, le jus contient tout de même le sucre naturel du fruit.
Pour info, dans un grand verre de jus d’orange sans sucre ajouté, il y a en fait l’équivalent de 20 g de sucre soit l’équivalent de 4 morceaux de sucre.
Il est donc important de comprendre qu’un produit sans sucre ajouté apporte de l’énergie et peut donc faire grossir s’il est consommé en grande quantité.
Ça va s’arranger tout seul après la puberté ?
Même si l’on peut observer chez certaines personnes une amélioration de l’IMC (indice de masse corporelle) après la puberté, penser que tout va s’arranger tout seul, c’est prendre le risque que le surpoids s’aggrave ou se maintienne à l’âge adulte.
La probabilité qu’un enfant obèse le reste à l’âge adulte varie selon les études de 20 à 50 % avant la puberté et de 50 à 70 % après la puberté
Si vous avez un doute, la meilleure chose à faire est d’en parler avec votre médecin traitant qui vous orientera, si besoin, vers les professionnels de santé spécialisé.
Traitements médicamenteux de l’obésité
En 2013 aucun médicament n’a d’autorisation de mise sur le marché dans l’indication du surpoids et de l’obésité de l’enfant en France.
Les traitements médicamenteux de l’obésité de l’adulte (orlistat : Xenical®, Alli®) n’ont pas d’indication dans la prise en charge de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent.
Chirurgie bariatrique chez l’enfant
Le traitement chirurgical n’a pas d’indication dans la prise en charge de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent. Son utilisation n’est pas recommandée.
Dans les obésités extrêmement sévères, en cas de résistance aux traitements, de complications majeures, l’avis d’une équipe spécialisée peut être demandé sur l’opportunité d’une indication chirurgicale qui doit rester exceptionnelle et qui ne peut être portée que par un centre hautement spécialisé en lien avec une équipe pédiatrique (3e recours).
Je ne sais plus quoi faire, j’ai tout fait et rien ne marche
Même si vous faites de votre mieux, le quotidien (le travail, les courses, les repas…) rend parfois difficile une bonne vision de ce qui se passe réellement à la maison.
Dans un premier temps, il est donc très important de se poser avec un professionnel spécialisé pour faire le point et peut être mieux comprendre les raisons de ces échecs à répétition qui vous découragent.
Il faut savoir que le premier objectif est la stabilisation du poids de votre enfant. La normalisation de la corpulence peut prendre plusieurs années, il ne faut pas se décourager. Les efforts que vous mettez en place, même si vous ne voyez pas leur effet direct sur le poids de votre enfant, permettent surement la diminution des complications liées au surpoids telles que le diabète, l’hypercholestérolémie et les risques cardiovasculaires à long terme.
Quand faudra-t-il suspecter un trouble de comportement alimentaire et que faire ?
Il existe plusieurs troubles du comportement alimentaire qui sont diagnostiqués par un spécialiste. Dans le cadre du surpoids, nous n’aborderons que la boulimie.
C’est un trouble de comportement alimentaire dont la prévalence est estimée entre 1 et 3 % de la population générale et qui concerne principalement les sujets féminins.
Si votre enfant ne fait que grignoter, on ne peut pas parler d’un trouble de comportement alimentaire. En revanche, on parle de boulimie lorsqu’il y a une absorption en une période limitée d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période de temps similaire, associée à un sentiment de perte de contrôle (sur ce comportement alimentaire). L’enfant qui souffre d’une boulimie met en place des actions compensatoires telles que des vomissements, des exercices physiques excessifs, visant à prévenir la prise de poids. Ces comportements engendrent des conséquences qui touchent à la fois la sphère relationnelle, familiale et également scolaire. Il en est de même pour l’estime de soi, du corps ainsi que la confiance et l’affirmation de soi, d’où l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire, c’est-à-dire tant médicale que psychologique. Si votre enfant présente de tels comportements, n’hésitez surtout pas à en parler à votre médecin traitant.
Ma fille est allée dans un centre, et elle a perdu 30 kilos en 1 an, c’est vraiment super !
Il est vite fait de penser qu’un centre est la solution idéale pour régler cette histoire de poids. Chaque semaine, on voit des émissions à la télévision ou les enfants perdent du poids à une vitesse impressionnante. Mais finalement, il est très rare de revoir ces enfants quelques mois ou 1 an après.
Et pourtant cela permettrait d’avoir un véritable avis sur la question.
Sachez qu’à la sortie des centres ou les enfants sont en internat pour quelques semaines ou mois, voire parfois une année, une grande majorité reprend la totalité du poids perdu et souvent plus. De plus une reprise de poids importante met l’enfant en position d’échec et compromet son futur.
Lorsqu’on est dans un centre, tout l’environnement est conditionné pour cette perte de poids (menus équilibrés faits par des diététiciens, beaucoup de sport, pas de possibilité de grignotage, un médecin qui vous pèse toutes les semaines, et la pression des gens qui nous entourent…) ce que les enfants et adolescents n’arrivent pas à reproduire une fois revenus dans leur milieu habituel.